L’EVRAS est un projet CHEFF de longue date. En effet, depuis toujours, les membres rêvent d’une éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle qui soit inclusive, qui parle de diversité des orientations sexuelles et des identités de genre tout en faisant de la prévention : en somme, une forme de sensibilisation qui leur a totalement manqué au moment de l’adolescence et des cours d’éducation sexuelle à l’école. Or, pour tendre vers un mieux, selon Amélie, permanente et chargée de ce projet, « il faut varier les situations présentées, éviter que le discours ne soit hétéro-centré ; c’est la base ! »

Le consentement n’est pas qu’une affaire hétéro

Depuis son engagement aux CHEFF, Amélie pilote le groupe de travail qui planche sur cette matière. Et parmi toutes les situations envisagées par celui-ci, il y en a une qui tenait particulièrement à cœur des jeunes : le consentement. Mais à la différence des outils de sensibilisation qui circulent actuellement sur le Net et qui mettent systématiquement en scène un homme et une femme, ici, « on veut que toute personne, quelle que soit son orientation sexuelle ou son identité de genre, puisse se reconnaitre dans le scénario ».

De scénario, c’est bien de ça qu’il s’agit, puisque le format retenu pour parler du consentement vu par les CHEFF est la vidéo. « Au départ, on pensait concevoir quelque chose d’écrit, dans la lignée du guide des jeunes LGBTQI, mais un appel à projets de la Ville de Namur nous a fait envisager les choses autrement. » Celui-ci invitait les jeunes à réfléchir à un thème au choix et à mettre leurs idées en images grâce à un partenariat avec l’ASBL Loupiote, spécialisée dans l’éducation aux médias. « Nous avons saisi l’opportunité et notre projet a été retenu parmi les 8 élus ! »

Chloé : « Étonnement, joie, surprise, bonheur, découverte,… Tous des mots qui m’ont traversé l’esprit pendant ces deux jours. J’étais vraiment stressée au début, mais l’équipe Loupiote nous a bien vite mis à l’aise. J’en ai appris beaucoup sur le travail que ça représentait, ainsi que sur moi-même. Maintenant, j’ai hâte de voir le résultat ! Enfin, au moins autant que je n’ai peur de voir ma tête à l’écran ! »

L’impro comme ingrédient-clé

Plusieurs membres des CHEFF se sont lancés dans la réalisation de cette capsule vidéo, guidés par un noyau dur de trois personnes : Chloé et Jonas du CHEN et Jess du CHEL. Ils/elles ont à la fois inventé et rédigé le scénario, mais aussi joué dans la capsule ! Le tournage s’est fait sur deux jours pleins en juillet. « Le fonctionnement de Loupiote est très intéressant, confie Amélie, car ils comptent beaucoup sur l’impro : ils laissent les jeunes s’imprégner de l’histoire, mettre leurs mots dessus, pour obtenir quelque chose de plus naturel, pas figé. Au final, on retient quelques bonnes scènes et on les filme. »

Jess : « Pour un premier tournage officiel dans un des rôles principaux, c’était vraiment parfait! L’équipe de Loupiote a su nous mettre à l’aise dès le début. Et il y a une petite anecdote qui me fera toujours sourire : pour nous aider à avoir un rire spontané et complice, on nous a donné le conseil à Chloé et moi de nous regarder dans les yeux. Ca a très bien fonctionné! Surtout quand une mouche est venue se poser sur son front… Après un fou rire des plus authentiques, il m’a suffi de visualiser ce tableau à chaque fois et le rire revenait de plus belle ! Une très chouette expérience que je réitérerai sans aucune hésitation, tant je me suis prise au jeu. »

Le tournage s’est déroulé à Namur, dans le local du CHEN et le long de la Sambre. « Tout s’est passé sans encombre, Jonas a beaucoup aimé jouer un personnage face caméra. Pour Chloé et Jess, c’était nouveau, mais elles ont relevé le défi haut la main ! » Les jeunes ont choisi de parler du consentement dans toutes ses dimensions, dans sa dimension anecdotique aussi, pour montrer que chaque geste, chaque situation a son importance. « Le but est de donner des pistes de construction de la relation à l’autre dans le respect, jamais dans la contrainte. Sans vouloir « spoiler », on peut déjà dire qu’il s’agit des prémices d’un couple de filles et des négociations qui se jouent entre elles », révèle Amélie.

Jonas : « Étant un habitué des plateaux de tournage, j’étais curieux de découvrir le travail de Loupiote. Je n’ai pas été déçu, j’ai beaucoup apprécié le mode participatif et l’attention portée aux acteurs. Jess et Chloé se sont dépassées pour nous offrir un très bon jeu. Petite anecdote : que serait un tournage sans fou rire ? Celui-ci est arrivé sur un accent bien wallon que j’ai malencontreusement sorti. »

La capsule est maintenant au stade de la production et post-production, deux phases assurées par Loupiote. Elle sera diffusée en avant-première lors d’un événement organisé par la Ville de Namur à la rentrée : nous vous tiendrons au courant de la date du gala ! Ensuite, dès que la vidéo sera en notre possession, elle sera diffusée via notre chaîne YouTube, ainsi que nos pages Facebook et Twitter. Le groupe de travail souhaite en prime proposer un canevas pédagogique afin que la vidéo serve de prétexte à une animation sur le consentement auprès des jeunes dès 10-12 ans. Enfin, le groupe de travail, dans son excès d’enthousiasme, a déjà sous le coude 5 autres scénarios de capsules qui n’attendent qu’un financement pour voir le jour… La suite au prochain épisode !

Coline, chargée de com’ CHEFF