Il n’y a pas à dire, si quelque chose existe depuis la nuit des temps, il s’agit bien des sex-toys.  Ceux-ci n’ont pas toujours été comme nous les connaissons actuellement : diverses couleurs, diverses formes, pour le vagin, pour l’anus, pour le clitoris, etc.

Des chercheurs ont pu découvrir des objets datant de la Préhistoire, ressemblant étrangement à des phallus sculptés dans le bois ou dans la pierre. Actuellement, il existe toujours des recherches sur le fait que ces objets seraient les premiers sex-toys inventés par l’homme. En effet, il n’était pas rare (et il ne l’est toujours pas aujourd’hui) que le symbole phallique soit représenté plutôt en guise de pouvoir, de force, de virilité, plutôt que comme un objet que l’on peut s’insérer dans un quelconque orifice.

La période de l’Antiquité n’est pas en reste. Plusieurs objets de forme étrangement phallique ont été retrouvés. Cependant, cette période est également marquée par le prisme de la sexualité, ou plutôt de la pénétration, uniquement dans un but de procréation. Il est difficile de savoir de nos jours si les Romains, les Égyptiens et autres peuples de l’époque utilisaient ces phallus dans un autre but que celui de la contemplation (ou de batailles en mode sabre laser comme dans Star Wars).

La période de l’Antiquité marque un tournant dans l’histoire du sex-toy. Des objets et des récits datant de cette période ont été retrouvés et nous apprennent que nos ancêtres savaient y faire, niveau stimulation vaginale. Des légumes, des fruits, des phallus taillés dans la pierre, le bois, tout y passait, malgré le fait que la masturbation était perçue comme une pratique honteuse.

Après le phallus taillé dans toute matière capable de pénétrer sans trop heurter, ce sont les boules de geisha qui font leur apparition dans le monde des plaisirs solitaires (ou à deux, ou à trois, ou comme vous voulez, en fait). Par la suite, et toujours sur ce beau continent qu’est l’Asie, c’est l’anneau pénien fabriqué dans des restes d’animaux qui entre dans l’histoire. L’anneau pénien va également se retrouver un peu partout dans le monde, en gardant son objectif de donner du plaisir. MAIS, son premier but est détourné et le cock ring est utilisé par la suite pour dissuader les détenteurs/trices d’un pénis d’avoir une érection et d’être tenté.e.s de se masturber. Pas cool, quoi.

Par la suite, c’est le vibromasseur qui est inventé. Loin de l’idée que l’on se fait d’un tel objet actuellement, les premiers vibromasseurs étaient des machines qui permettaient à la base de soigner les femmes souffrant d’hystérie… Étonnant ? Pas tant que ça, quand on se réfère aux théories freudiennes.

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Bref, passons plutôt au plug anal qui suivit de près les premiers vibromasseurs. En 1892, annoncé au public comme un traitement contre les hémorroïdes, les plugs anaux sont utilisés par les médecins pour checker le rectum de leur patient. Par la suite, ils sont commercialisés. Mais quand les gens se rendirent compte qu’ils ne traitaient absolument pas les hémorroïdes (voire même qu’ils pouvaient en être la cause), ceux-ci sont retirés de la vente. Vous aussi, vous vous dites que le médecin qui a inventé ça aimait juste stimuler la prostate de ses patients ? Parce que moi, oui.

Il existe à nos jours bien d’autres sex-toys, car l’être humain est de plus en plus inventif dans les plaisirs apportés par divers objets. À tel point que récemment, Soft Love, une boite namuroise vendant des sex-toys, a proposé un contrat et environs 1300 euros, pour que des personnes viennent tester leurs nouveaux produits. MAIS (oui, il devait y avoir un mais), l’employeur ne souhaite que des femmes cisgenres. Il est vrai que si l’on regarde l’histoire des Sex Shops, ceux-ci ont lentement évolué vers une prise en compte du plaisir féminin à tel point que, maintenant, certains magasins ne vendent que des articles initialement prévus pour les personnes ayant un vagin.  C’est ce qu’on appelle les Love Shops. Plus glamour et plus sexy que les Sex Shops que l’on trouve à un coin d’une rue sombre, fenêtre barricadée et odeur de sperme/lubrifiant émanant de la porte d’entrée.

Cette annonce de Soft Love m’a étrangement interpellée.  Comment ces femmes sont-elles recrutées ? Sous quels critères ? Quid des femmes trans ? Quelles orientations sexuelles sont représentées ? L’annonce s’adresse-t-elle seulement à des femmes valides ? Un travail de prévention est-il fait ?  Bref, toute une série de questions que j’aurais aimé poser à Soft Love avant de postuler (bien que je n’aie malheureusement pas le temps pour ça… Quoique… ? Non).

Le sex-toy n’est plus un objet honteux que l’on cache et dont on n’ose pas parler. Des démonstrations de sex-toys (en mode réunion Tupperware sauf qu’on parle des trucs que l’on compte s’insérer dans le vagin) sont de plus en plus fréquentes. Bon point à attribuer à Soft Love, illes acceptent également un public féminin/masculin LGBTQI pour réaliser leurs démonstrations.

Il n’empêche que, jamais, JAMAIS, une telle annonce proposant d’embaucher des testeuses de sex-toys ne serait passée crème il y a plusieurs décennies. La révolution sexuelle y étant probablement pour quelque chose… Et on la remercie.

Betel, membre du CHEN