Ce confinement est une expérience inédite à plus d’un titre. Beaucoup d’aspects sont traités dans les médias, mais il y en a un, essentiel, qui l’est peu… le sexe ! Pour combler cette lacune, les CHEFF ont mené l’enquête auprès de leurs membres. Voici les résultats à ce jour ! N’hésite pas à poster anonymement tes questions et astuces, il n’est pas trop tard !

En cette période de lockdown, certain.e.s commencent sérieusement à se demander si c’est moralement acceptable d’entretenir des relations charnelles avec ses fruits et légumes… La sexologue Anne-Sophie Marq, chargée de projets « vie affective et sexuelle » à Univers Santé à Louvain-la-Neuve, apporte son éclairage sur les questions et réflexions des jeunes des CHEFF.

  • Comment faire comprendre à son/sa partenaire qu’on aimerait qu’iel soit plus entreprenant-e ?

« En confinement ou pas, il n’est pas toujours évident de faire comprendre à sa moitié qu’on a envie de plus d’actions, de prises d’initiatives, de piments… Plutôt que de le suggérer (et imaginer que l’autre va comprendre ce qu’on attend ! ), il est préférable d’en parler et de le/la guider. Évite les « tu devrais » au bénéfice de « ça me plairait que de temps en temps, tu… » , « tu veux que je te montre… », « ça te dirait pas qu’on tente… » Une fois la nouvelle dynamique expérimentée, il ne reste plus qu’à formuler clairement à l’autre qu’on aimerait que ce soit un peu plus régulier. »

  • Peut-on prendre le risque de voir son/sa partenaire pour faire du sexe, même si on habite pas sous le même toit ?

« Ma réponse risque de ne pas plaire… Malheureusement, les directives gouvernementales sont claires : pas de contact avec une tierce personne n’habitant pas sous le même toit ! Vois cela comme une opportunité. Être en couple/relation sans être sous le même toit est peut-être l’occasion de développer ta/sa créativité! Comment susciter et assouvir le désir à travers un écran, via des sms (ou sextos)… sans oublier de prendre du temps pour soi (pour ceux/celles qui pratiquent l’auto-érotisme). »

  • Est-il normal de trouver de l’érotisme dans des choses anodines, comme une image ?

« Oui, oui, ouiiiiiii ! C’est même plutôt une bonne chose, cela signifie que ton esprit est éveillé à l’érotisme et aux fantaisies. Si cela se fait dans le respect d’autrui (évite de fantasmer sur ton beau-père/belle-mère qui fait le repas du soir), profite de ces opportunités. »

Tips et trucs pour avoir une sexualité durant le confinement

  • Je me masturbe énormément…

« La masturbation : oui, mais pas trop. Ne tombe pas dans l’addiction, ce serait dommage pour l’après confinement ! Pourquoi ne pas essayer le plaisir voire l’orgasme « sans les mains », juste avec les pensées érotiques? »

  • Plaisirs solitaires, site de cam à plusieurs, sites de tchat, porno, utiliser des objets divers et variés, jouer à des jeux hot en couple, lire des livres « sexuels » LGBTQI+, lire des hentaï, se caresser avec différents objets (chaud, froid, plume, etc.), se servir d’huiles de massage pour stimuler son partenaire, etc.

« La sexualité fonctionne par essais et erreurs, à toi de trouver ce qui te convient ! La règle d’or est le consentement, pour le reste, vas-y découvre (seul·e, à 2, à 3…). »

  • S’amuser à (re)séduire l’autre, proposer des petites choses comme une douche à deux. Ou un jeu de rôle post-apo ?

« Excellente idée et pourquoi pas déjà en parler avec ton/ta partenaire? Les préliminaires n’en seront que plus longues… »

Bêtisier du questionnaire

« Je sais que les voisins s’en sortent bien. (Les murs sont fins ici) »

« Pas facile le sexe en confinement quand on vit encore chez les parents, ils sont là H24 ! »

Voir aussi sur le même sujet : « Le plaisir (d’être) chez soi » par le Dr Gay de Queerona

Une enquête de Léa Gielis et Adrien Journel