Cet article est une introduction historique au dossier sur les femmes et le féminisme que vous pouvez retrouver dans le Rédac’CHEFF n°5, actuellement disponible dans les pôles des CHEFF et les Maisons Arc-en-Ciel.

Rétrospective du féminisme en Belgique : avant 1830, les femmes sont considérées comme inférieures dans la société, elles n’existent pas. Elles n’ont pas plus de droits que les enfants, elles sont considérées comme mineures à vie. Elles ne votent pas, ne sont pas éligibles et ne peuvent pas occuper des fonctions publiques. Elles payent pourtant des impôts…

Une double révolution
POURTANT, après la révolution de 1830, des femmes instruites et cultivées tiennent tête, accompagnées d’une élite d’hommes, elles préparent leur indépendance à Bruxelles en dénonçant « l’aliénation sociale des travailleurs et des femmes », leurs propos considérant la dignité personnelle comme valeur. Peu importe leur classe sociale, si elles sont riches ou pauvres, certaines d’entre elles décident de faire des projets dans des oeuvres caritatives destinées aux plus démuni.e.s, elles commencent à participer à des manifestations, etc.
En 1834, 26 femmes se trouvent parmi ceux qui financent l’Université Libre de Bruxelles. Un peu plus tard, Zoé de Gamond crée un centre féminin, berceau du féminisme où l’on débat de l’instruction et de l’éducation des filles à partir des doctrines. Petit à petit, dans l’industrie et dans l’artisanat, la population féminine active est de plus en en plus constante. Malgré le fait que de nombreux choix de carrière ne sont pas encore autorisés aux femmes et qu’elles doivent valoriser leur mariage avant tout.
Les femmes participent aux grèves et à l’agitation sociale, souvent accusées par la presse d’en être les instigatrices. C’est grâce à leurs nombreux combats qu’elles réussissent à atteindre des droits. Ce n’est qu’en 1945 que les Nations-Unis adoptent une charte établissant des principes généraux d’égalité entre les sexes. Le 18 décembre 1979 apparaît la convention sur l’élimination de toutes les formes de discriminations à l’égard des femmes.
Au fil du temps, on voit une amélioration de la condition des femmes dans la société : elles obtiennent le droit de vote, ont le droit de travailler et de faire ce qu’elles veulent, certaines travaillent à présent dans des secteurs publics, il y a de plus en plus de politiciennes, de sénatrices, etc. Elles ont également des droits sur leur corps, sur la contraception, sur l’avortement. Elles ont le droit de ne pas se marier et d’avoir leur mot à dire dans la société. Mais aujourd’hui, aussi, certains combats restent à gagner : celui de l’égalité salariale, des violences exercées sur les femmes (viols, attaques physiques et psychologiques,…), etc.

Nom et prénom: Isabelle Gatti de Gamond
gattide-gamondElle est la première féministe belge connue publiquement. À l’époque, les filles n’avaient accès qu’à des pensionnats et des écoles privées pour un enseignement rudimentaire. Isabelle Gatti de Gamond n’y a pas échappé. Elle a fondé une étude sur la condition de la femme au 19ème siècle tenant comme propos que l’éducation et l’enseignement de qualité sont importants pour l’émancipation de la femme. Elle fonde en 1864 la première école moyenne pour filles à Bruxelles (avec l’aide des politiciens et des penseurs), puis d’autres communes et villes lui emboîtent le pas et offrent petit à petit un enseignement de qualité aux femmes.

C’est en février 1875 qu’on discute pour la première fois au parlement de l’entrée des femmes à l’université. Vers 1880, les universités de Gand, de Liège et de Bruxelles ouvrent leurs portes aux femmes. Aujourd’hui, 60% des personnes détenant un diplôme universitaire en Belgique sont des femmes.

 

Tookie, membre du CHELLN