En raison de la période d’examens, les activités des CHEFF seront moins nombreuses en juin. En effet, elles sont organisées par des étudiant(e)s pour beaucoup. Qui ont donc des préoccupations plus académiques en tête… C’est ainsi que les activités hebdomadaires de nos pôles bruxellois (CHE) et namurois (CHEN) sont suspendues. Celles de notre pôle liégeois (CHEL) sont néanmoins maintenues.

L’agenda du mois de juin peut être téléchargé en cliquant ici. En voici l’éditorial.

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La fin de l’année académique approche avec son lot de festivités oppressantes. Mais nous regardons déjà en arrière pour voir le travail accompli et celui qu’il nous reste à poursuivre. Cette année aura été très riche. Des initiatives naissent, se développent et s’affirment dans une volonté d’inclusion. Inclusion de la diversité, inclusion de nouveaux campus, inclusion de thématiques. Nous voilà donc à l’aube d’un beau projet.

Parlons donc d’inclusion. Les CHEFF étaient présents à leur première Belgian Pride. Une Pride 4 Every 1. Une Belgian Pride qui était également la Macedonian Pride, en solidarité aux LGBTQI de Macédoine dont la Pride est empêchée. Une Belgian Pride sous le thème des Rainbow Families, si diverses, uniques qui méritent toutes respect et amour. Une Belgian Pride où les CHEFF se sont associés à Wel Jong Niet Hetero, nos homologues néerlandophones, pour exprimer l’union et la solidarité entre les jeunes de Belgique. Une Belgian Pride pour l’égalité par inclusion et solidarité donc. L’égalité oui, celle des chances, des droits, des devoirs. Etre des citoyen-ne-s à part entière. L’assimilation, non. Nous sommes égaux avec nos différences. Nous ne cherchons pas la tolérance. Nous voulons être accepté-e-s pour qui nous sommes, dans notre entièreté. L’assimilation revient à tenter d’approximer un modèle qui nous est extérieur, fixé pour nous. C’est accepter qu’un modèle est plus légitime que les autres et supporter toute forme de violence qui y est associée. C’est renforcer une norme à laquelle nous ne pouvons que nous heurter. Nous ne voulons pas de l’assimilation, nous voulons l’inclusion. Banaliser la diversité, d’accord, mais par l’inclusion et non par l’effacement.

Depuis 30 ans, les cercles affirment que nous pouvons être nous-mêmes, que nous soyons passe- partout ou détonnant-e-s. Ils proposent des espaces de rencontre, d’échange et de solidarité qui nous conforte dans l’idée que nous avons toute notre place dans la société. Ce sont des groupes au pouvoir d’émancipation. Des lieux de partage, d’amusement et de soutien. Des lieux d’inclusion et de diversité. Les combats pour la visibilité ont souvent pour conséquences la marginalisation et le rejet lorsqu’elle est négative ou l’assimilation et la tolérance lorsqu’elle est positive. La marginalisation et le rejet ont longtemps été le lot obligatoire des LGBTQI qui sortaient de l’invisibilité et le sont encore trop souvent. Les lois avancent, plus vite pour certain-e-s que pour d’autres. Les mentalités suivent à leur rythme, avec parfois des sursauts et des pas à reculons. Cela s’accompagne bien sûr du sentiment que cela va trop lentement car il s’agit de nos propres existences. Le chemin est encore long malgré l’énorme parcours déjà effectué. Mais notre voix ne doit pas s’éteindre en cours de marche car nous ne nous satisfaisons pas d’une tolérance. Une tolérance à être nous-mêmes si ça ne se voit pas trop. La voix des jeunes, des nouvelles générations, a toute sa place dans les débats et enjeux d’aujourd’hui. Il s’agit de notre futur et nous le construisons dès maintenant. Nous voulons l’inclusion de tou-te-s, avec notre diversité, sans devoir nous assimiler. Il s’agit également pour nous de prendre conscience des minorisé-e-s parmi nous et de revendiquer cette diversité avec fierté. Nous ne voulons pas d’une société qui ne nous permette comme seules options l’invisibilité ou la marginalité. Car nous ne méritons pas moins d’amour, de respect ou de droits.

Alors, nous rendons nos cercles visibles et faisons en sorte qu’ils soient inclus dans leur environnement, comme tout autre cercle. And we are proud ! Qu’il s’agisse de soirées, d’accueils sociaux, de débats, de groupes de travail, de jeux, de sensibilisation, de conférences, de groupes d’entre-aide, de sorties, d’activités culturelles, de papotes, de guindailles, de Pride… nos activités s’inscrivent dans une volonté affirmée d’inclusion par la solidarité. C’est le chemin que nous choisissons pour atteindre l’égalité en ne perdant rien de notre diversité.

Pauline « Po » Lomami, Administratrice des CHEFF et présidente du pôle namurois (CHEN)